MANIFESTATIONS 2011

26 novembre 2011 Rencontre à Paris avec Monsieur Lobsang Sangay, Premier Ministre du Tibet.

Elu par la seule diaspora, le nouveau Premier ministre n'oublie pas le Tibet.
Il s'explique sur sa relation avec le Dalaï Lama et évoque la succession de celui-ci.


Je suis né pour être un leader national !" Lobsang Sangay, le Premier ministre tibétain élu à ce poste le 20 mars dernier, rit.
Officiellement, l'homme est né un 10 mars, date du soulèvement populaire de 1959 à Lhassa, en faveur de l'indépendance du Tibet. Mais, en fait, il ignore le jour réel de sa naissance en 1968. Parmi ses camarades d'école, à l'époque, "25 % étaient nés le 10 mars, date du soulèvement, 25 % le 15 août, date de l'indépendance de l'Inde, 25 % le 6 juillet, date de la naissance du Dalaï Lama. Les 25 % restant savaient quand ils étaient vraiment venus au monde !" Au-delà de la boutade, l'homme qui a hérité du pouvoir politique du Dalaï Lama, à l'issue d'élections organisées au sein de la communauté tibétaine en exil, est bien devenu un leader national, le Kalon Tripa.

En tournée en Europe, Lobsang Sangay, qui travaillait à la faculté de droit de Harvard aux Etats-Unis avant de s'engager en politique et de déménager pour Dharamsala en Inde, nous a accordé un entretien.
Source journal La libre Belgique

Quelle était votre motivation à devenir Premier ministre ?
Servir le Tibet et les Tibétains, perpétuer l'héritage de nos aînés, réaliser la vision de Sa Sainteté le Dalaï Lama d'une société séculière et démocratique, et, bien sûr, représenter les Tibétains vivant hors et à l'intérieur du Tibet.
Cela signifie-t-il que vous vous sentez le Premier ministre, au-delà des 150000 personnes vivant en exil, des 6 millions de Tibétains ?
Je reflète et représente les voix et les aspirations de tous les Tibétains.

Quelles sont vos principales priorités ?
La liberté au Tibet figure en tête de mes priorités. Sur le plan interne, c'est l'éducation. Je veux voir la jeune génération avoir accès autant que moi, et même plus, à l'éducation, monastique ou laïque. Si vous avez une bonne éducation, vous pouvez prendre soin de vous-même, de votre famille, de la communauté, mais vous pouvez aussi devenir un dirigeant efficace du combat tibétain.

Quel regard portez-vous sur les immolations de nonnes et moines tibétains auxquelles on assiste depuis plusieurs mois dans la province chinoise du Sichuan ?
C'est vraiment très triste. Nous avons assisté à douze cas de suicide par le feu, six personnes sont mortes. Les images que nous avons sont atroces et douloureuses. Nous n'encourageons aucune protestation au Tibet, en ce compris les immolations, parce que nous connaissons les conséquences : manifester signifie être arrêté, parfois être torturé, parfois disparaître. En tant que bouddhiste, nous pensons que la vie est précieuse, nous attendons des Tibétains qu'ils vivent leur vie et contribuent à la communauté et au combat plus efficacement sur le long terme. Sa Sainteté le Dalaï Lama a clairement pris position contre toute action drastique. Il les a toujours découragées, comme il l'a fait en 2008 quand il y eut des grèves de la faim. Il est préférable de vivre et de devenir un leader sur le long terme. Mon voyage aux Etats-Unis et en Europe a pour but d'exhorter les gouvernements à exprimer leurs préoccupations, afin de donner espoir aux Tibétains. Car une raison des immolations est le désespoir qui les pousse à entreprendre des actions désespérées.

La force du mouvement tibétain est en grande partie due au charisme du Dalaï Lama. Ne craignez-vous pas que sa retraite politique n'affaiblisse vos revendications ?
Le charisme et le leadership de Sa Sainteté sont immensément appréciés par les Tibétains. Mon rôle n'est pas de le remplacer et je n'ai pas l'intention d'endosser son costume - il est bien trop grand ! Mon rôle est de mettre en ouvre sa vision d'une société démocratique et séculière. Que les Tibétains se tiennent debout et mènent leur combat eux-mêmes sans dépendre de lui. Voilà quelles sont ses attentes. J'en suis aujourd'hui (lundi, NdlR) à mon 107e jour de fonction, ce n'est que le début. Nous sommes censés gagner graduellement en maturité pour consolider le mouvement et le laisser évoluer de lui-même dans l'intérêt des Tibétains sur le long terme.

Comment coopérez-vous avec le Dalaï Lama ? Le rencontrez-vous régulièrement pour lui faire rapport ?
Comme la Reine d'Angleterre reçoit le Premier ministre à déjeuner toutes les semaines ? (Rires) Constitutionnellement et institutionnellement, nos autorités spirituelles et politiques sont séparées. Sa Sainteté est notre leader spirituel le plus vénéré. Politiquement, il n'a, selon notre charte, pas d'autorité. Je le vois régulièrement. Mais est-ce que je le consulte régulièrement ? D'un côté, je suis très tenté de lui demander ce qu'il pense. D'un autre côté, il attend de nous que nous nous débrouillions seuls et que nous gérions l'administration nous-mêmes. Sinon, rien n'aurait changé ! Sous le précédent Kalon Tripa, tout devait être approuvé par lui. Il ne cesse aujourd'hui de nous répéter que nous devons tout faire par nous-mêmes. Mais dans les matières importantes, je recherche quand même son avis et lui me donne ce qu'il tient à appeler ses "suggestions".

Quelles sont ces matières importantes ?
Il peut s'agir des matières importantes du jour ou des matières importantes du mois. Quand je pense me trouver face à un gros dilemme. "Important" est un terme relatif. De toute façon, il est arrivé, même sous mon prédécesseur, que Sa
Sainteté donne des avis et que le Kalon Tripa fasse autrement. Jusqu'ici, nous n'avons pas encore eu de divergences de vue.

Si les négociations avec les autorités chinoises restent dans l'impasse, pourriez-vous abandonner la politique de la "voie médiane" (permettant aux Tibétains d'accéder à une réelle autonomie dans le cadre de la République populaire de Chine) pour une autre ?
J'ai remporté mon élection sur la base de cette approche et je tiens à tenir mes promesses.

Vous seriez bien le premier politicien à tenir ses promesses !
Jusqu'ici oui et j'en ai encore l'intention ! (Rires) Cela s'inscrit dans un contexte tibétain. Je vous donne un exemple. Lors de la campagne électorale, nous avons eu un jour un débat à Dharamsala, Tenzin Namgyal Tethong et moi, puis nous avons dû aller à Delhi pour un autre débat. Nous avons partagé un taxi pendant douze heures et puis nous n'avons trouvé qu'une chambre d'hôtel pour nous deux. Nous avons pris le petit-déjeuner ensemble, nous avons tenu notre débat, puis nous avons déjeuné ensemble. Avec Tashi Wangdi, le troisième candidat en lice, nous avons échangé des conseils de campagne. L'élection était disputée, mais nous avons partagé des choses. C'est ce qui explique peut-être aussi que nous ayons une autre sorte de leadership, qui tienne ses promesses. Il y a un élément de moralité dans notre communauté.

Comment voyez-vous vos relations à venir avec Pékin. Le changement de leadership pourrait-il les changer dans un sens ou dans un autre ?
Nous espérons En 16 ans de faculté de droit à Harvard, j'ai rencontré des centaines d'étudiants chinois, organisé des conférences auxquelles j'ai invité des universitaires de Chine. Ce qui démontre mon engagement en faveur du dialogue. Nous avons investi dans la démocratie et la non-violence ces 50 dernières années en exil et nous espérons toujours qu'il y aura à Pékin un leader modéré, raisonnable et libéral, non seulement dans l'intérêt du Tibet, mais dans celui du monde entier ! On a connu des dirigeants comme cela précédemment, comme Hu Yaobang, Zhao Ziyang Mais nous avons 60 ans d'expérience et nos espoirs ont été douchés encore et encore Il nous en reste un peu de pessimisme, ou de réalisme.

On entend beaucoup de choses sur la succession du Dalaï Lama à sa mort. Y a-t-il du neuf ?
Sa Sainteté le Dalaï Lama a organisé une réunion avec les leaders religieux à Dharamsala et publié un document sur le sujet. Il a mis sur la table l'idée de la réincarnation et celle de l'émanation, ce qui signifie qu'il pourrait désigner son successeur avant de mourir. Pour nous, ce n'est pas anormal, nous avons beaucoup de lamas qui ont été désignés de la sorte. Mais il a dit qu'il déciderait quand il aurait 90 ans ! Je me suis dit qu'il devait en avoir marre qu'on lui pose la question de son successeur ! Je pense qu'il veut d'abord donner du temps et de l'espace à l'incarnation politique, qui me revient non pas à moi en tant qu'individu mais à la fonction que j'assume aujourd'hui. Il veut voir cela mûrir. Les Chinois pensent que, quand Sa Sainteté disparaîtra, le mouvement tibétain terminera en eau de boudin. Lui pense que non : il ne laissera pas la place à une personne mais à deux ! Je vais travailler dur ces cinq prochaines années pour que la communauté tibétaine dans son ensemble mûrisse et que sa position se consolide.

Drapeau tibétain sur la mairie du X1 ième arrondissement de Paris

La Mairie parraine la ville de Lhassa

Communauté tibétaine de Paris

Monsieur Lobsang Sangay

Monsieur Patrick Bloche, Député Maire du X1 ième arrondissement.







Bel engagement du Vélo club de Vitrolles pour le Tibet le dimanche 25 septembre 2011 au Ventoux.

 
Une vingtaine de cyclistes du Vélo club de Vitrolles se sont mobilisés pour la journée organisée par l'association "Tibet Languedoc" en faveur du peuple tibétain au mont Ventoux ce dimanche.
 
Compte rendu de ce week end dédié au Tibet sur le Blog de JL Escargel.















Au Cannet des Maures les 23, 24 et 25 septembre 2011.

 
Remise du drapeau tibétain et parrainage de la commune de Gyatsa par la mairie du Cannet des Maures.
 
Trois belles journées de "Rencontres des Peuples indigènes" organisées par l'association "Ethno Savannah se sont déroulées les 23, 24 et 25 septembre 2011.
 
Le samedi 24 aura été un temps fort pour le Tibet puisque le Maire du Cannet, Monsieur Jean-Luc Longour a reçu officiellement Monsieur Tséring Dhondup, du Bureau du Tibet. Au cours d'un très beau discours, il a renouvelé son soutien à la cause tibétaine et le drapeau du Tibet flottera dorénavant de façon permanente sur la médiathèque de la ville. Par ailleurs, la ville s'est engagée à parrainer la ville de Gyatsa au Tibet. La plaque de la ville sera inaugurée officiellement d'ici un mois.

Un bel engagement et un exemple à suivre pour les villes de France ...













Vendredi 23 septembre 2011


Le vendredi 23 septembre 2011, Monsieur Tséring Dhondhup, représentant en France de sa Sainteté le Dalaï-Lama et du Gouvernement tibétain en exil a été reçu à la mairie de Vitrolles par Madame Marie-Thérèse Thibault Adjointe au Maire.
 
Rappelons que la mairie de Vitrolles fait flotter sur son fronton de façon permanente le drapeau tibétain depuis le 24 avril 2004.
Un bel engagement pour cette commune et un grand lien d'amitié avec le peuple du Tibet. 
















Samedi 10 septembre 2011


Forum des associations Vitrolles

Journée très enrichissante et beaucoup de contacts pour cette édition du Forum des Associations qui s'est déroulée à Vitrolles le samedi 10 septembre.



18 juin 2011 - Tarascon

Notre association était présente à la journée organisée par l'association "Tendrel" à Tarascon.
 


Samedi 4 juin 2011 au cinéma "Les Lumières" de Vitrolles
 

La pluie battante n'a pas empêché les amis de la cause du Tibet de se réunir ce samedi 4 juin pour la 6ième édition des journées tibétaines organisées en partenariat avec le cinéma "Les Lumières " de Vitrolles.

Une belle soirée pendant laquelle nous avons mis l'accent sur l'importance de l'éducation des jeunes tibétains en exil.
 












Samedi 14 mai 2011


Journée pour le Tibet organisée par la mairie d'Auriol.


Exposition...


Soirée réussie au CLASSEC de Lançon par le dynamisme, l'écoute et le partage avec tous les invités qui ont donné à cette soirée une teinte chaleureuse, autour de tableaux réalisés par Sylvie Cassemiche sur le thème du Tibet.
Sylvie a présenté son travail, sa technique quant à la réalisation de ses peintures autour d'un thème qui lui est cher; ensuite ce fut la présentation de Provence Himalaya et son engagement humanitaire.

Un grand échange sur l'art, sur la culture tibétaine, sur les activités d'entraide, enfin une belle attitude dans un cadre accueillant.

Merci à chacun. 


 


7 ème édition de la journée "Solidarité Tibet"
10 avril 2011 Vitrolles.
 
C'est sous un soleil ardent que s'est déroulée cette 7ième édition de la journée "Solidarité Tibet" organisée par notre association.
Outre les stands de vente d'artisanat et les stands d'informations sur la situation au Tibet et en Chine, nous avons eu droit à 2 belles projections de films sur les écoles tibétaines en exil.

 A noter la présence de Mr Nhàn Nguyen venu nous commenter son film "De l'arbre à l'université" et répondre aux questions du public.
 











Message de Sa Sainteté le Dalaï Lama pour le 52ème Anniversaire de la journée nationale du soulèvement tibétain
  
Sous embargo jusqu’à 05 h 30 T.U. le 10 mars 2011


C’est aujourd’hui le 52ème anniversaire du soulèvement populaire et pacifique tibétain de 1959 contre la répression  communiste  chinoise dans  la  capitale  tibétaine,  Lhassa,  ainsi que  le  troisième anniversaire des manifestations non  violentes qui ont  eu  lieu  à  travers  tout  le  Tibet  en 2008. A  cette occasion,  je souhaiterais  rendre un hommage et prier pour  tous ces hommes et  femmes courageux qui ont  fait  le sacrifice de leur vie pour la juste cause tibétaine. J’exprime ma solidarité à tous ceux qui continuent de subir la répression et je prie pour le bien-être de tous les êtres.  Depuis  plus  de  soixante  années,  malgré  le  fait  qu’ils  vivent  privés  de  liberté  et  dans  la  crainte  de l’insécurité,  les Tibétains ont réussi à préserver  leur singulière  identité et  leurs valeurs culturelles. Plus important,  les  nouvelles  générations  qui  se  succèdent  et  ne  connaissent  pas  le  Tibet  libre  ont  fait preuve de courage et de responsabilité pour faire avancer la cause tibétaine. Ceci constitue un exemple admirable de la puissante détermination du peuple tibétain.
  
Comme  la  Terre  appartient  à  l’Humanité,  la  République  Populaire  de  Chine  (RPC)  appartient  aux  1,3 milliards de citoyens qui ont  le droit de connaître  la vérité quant à  l’état des choses dans  leur pays et dans le monde. Lorsqu’ils sont pleinement informés, les citoyens ont la capacité de distinguer le bon du mauvais. La censure et la rétention de l’information violent la décence humaine la plus élémentaire. Par exemple, les dirigeants chinois considèrent l’idéologie communiste et ses applications politiques comme correctes.  Si  tel  était  le  cas,  ces  politiques  seraient  rendues  publiques  en  toute  confiance  et  ainsi ouvertes à la critique.
  
Avec  la  population  la  plus  importante  sur  Terre,  la  Chine  est  une  puissance mondiale  émergente  et j’admire  le  développement  économique  qu’elle  est  parvenue  à  réaliser.  Elle  est  aussi  dotée  d’un potentiel colossal pour contribuer au progrès humain et à la paix mondiale. Mais pour ce faire, la Chine doit  gagner  le  respect  et  la  confiance  de  la  communauté  internationale.  Aussi,  les  dirigeants  chinois doivent-ils faire preuve de plus de transparence et accorder leurs actes avec leurs paroles. Pour garantir ceci,  la  liberté d’expression  et  celle de  la presse  sont  essentielles. De même,  la  transparence dans  la gouvernance  contribuerait  à  contrôler  la  corruption.  Ces  dernières  années,  la  Chine  a  vu  un  nombre croissant  d’intellectuels  appeler  à  des  réformes  politiques  et  à  davantage  d’ouverture.  Le  Premier Ministre Wen  Jiabao a également exprimé  son  intérêt pour  ces préoccupations. Ce  sont  là des  signes éloquents et je les salue.
  
La RPC est un pays constitué de différentes minorités et riche d’une diversité de langues et de cultures. La protection de  la  langue et de  la culture de chaque groupe ethnique est clairement stipulée dans  la constitution  chinoise.  Le  tibétain  est  la  seule  langue  qui  conserve  la  gamme  complète  des enseignements  du Bouddha,  comprenant des  textes  sur  la  logique  et  les  théories  de  la  connaissance (épistémologie) qui nous ont été transmis par l’Université indienne de Nalanda. Il s’agit d’un système de connaissances  basé  sur  la  raison  et  la  logique,  pouvant  potentiellement  contribuer  à  la  paix  et  au bonheur  de  tous  les  êtres.  Par  conséquent,  la  politique  qui  amenuise  cette  culture  au  lieu  de  la protéger  et de  la  laisser s’épanouir, mènera à plus  long terme à  la destruction du patrimoine commun de l’humanité.
  
Le gouvernement chinois déclare  fréquemment que  la  stabilité et  le développement du Tibet  sont  les bases de  son bien-être à  long  terme. Toutefois,  les autorités maintiennent des  troupes  importantes à travers  tout  le  Tibet,  accroissant  les  restrictions  pesant  sur  les  Tibétains.  Ces  derniers  vivent constamment dans la peur et l’angoisse. Plus récemment, beaucoup d’intellectuels, de personnalités et d’écologistes  tibétains  ont  été punis pour  avoir  relayé  les  aspirations  fondamentales  et  légitimes  des Tibétains.  Ils ont été emprisonnés pour avoir prétendument « attaqué  le pouvoir étatique » alors qu’ils n’ont  fait  qu’exprimer  l’identité  tibétaine  et  son  patrimoine  culturel.  De  telles  mesures  répressives minent  l’unité  et  la  stabilité.  De  même,  en  Chine,  des  avocats  défendant  les  droits  individuels  des écrivains  indépendants  et  des  militants  des  Droits  de  l’Homme,  ont  été  arrêtés.  Je  demande  avec insistance aux dirigeants chinois de revoir ces faits et de relâcher immédiatement ces gens emprisonnés.
  
Le  gouvernement  chinois  prétend  qu’il  n’y  a  pas  de  problème  au  Tibet  autre  que  les  privilèges  et  le statut  personnel  du  Dalaï  Lama.  En  fait,  l’oppression  continue  envers  les  Tibétains  a  provoqué l’augmentation d’un mécontentement profond contre les politiques officielles actuelles. Des personnes d’univers très différents expriment fréquemment  leur mécontentement. Le manque de confiance de  la Chine envers les Tibétains ou dans leur loyauté illustre bien qu’il y a un problème au Tibet : les Tibétains vivent continuellement sous surveillance et dans le soupçon. Les visiteurs chinois et étrangers au Tibet ne font que corroborer cette triste réalité.
  
Par conséquent, comme à  la  fin des années 1970 et dans  les années 1980, nous avons pu envoyer au Tibet  des  délégations  composées  de  Tibétains  exilés,  nous  proposons  de  nouvelles  visites. Simultanément, nous appelons à  l’envoi de représentants d’institutions  internationales  indépendantes, composées  notamment  de  parlementaires.  Si  ceux-ci  concluaient  que  les  Tibétains  du  Tibet  sont heureux, nous l’accepterions.
  
L’esprit de réalisme qui prévalait sous Mao au début des années 1950 a conduit la Chine à la signature d’un accord en 17 points avec le Tibet. Un même esprit a prévalu sous Hu Yaobang au début des années 1980.  Si  cette  prise  de  conscience  avait  été  poursuivie,  le  problème  tibétain  et  plusieurs  autres problèmes  auraient  pu  être  aisément  résolus.  Malheureusement,  les  visées  conservatrices  ont  fait échouer ces politiques. Il en résulte qu’après six décennies, le problème n’a fait qu’empirer.
  
Le  plateau  tibétain  est  la  source  des  principaux  fleuves  d’Asie.  Comme  il  regroupe  la  plus  forte concentration  de  glaciers  (les  deux  pôles  mis  à  part),  il  est  perçu  comme  le  troisième  pôle.  La détérioration  écologique  au  Tibet  aura  des  conséquences  négatives  sur  de  vastes  régions  d’Asie,  et particulièrement  sur  la  Chine  et  sur  le  sous-continent  indien.  Il  faut  que  les  autorités  centrales  et locales, ainsi que l’opinion chinoise, prennent conscience de la dégradation de l’environnement au Tibet et  conçoivent  des mesures  durables  pour  le  sauvegarder.  J’appelle  la  Chine  à  prendre  en  compte  la survie des populations concernées par les changements écologiques survenant sur le plateau tibétain.
  
Dans nos efforts pour  résoudre  le problème  tibétain, nous n’avons cessé de poursuivre une approche mutuellement  bénéfique,  dite  de  la  « Voie Médiane »,  qui  prône  une  autonomie  véritable  pour  les Tibétains au sein de  la RPC. Lors de nos échanges avec des responsables du Front Uni du Département du Travail du gouvernement chinois, nous avons clairement expliqué  les espoirs et  les aspirations des Tibétains. L’absence de réponse positive à nos raisonnables propositions  nous pousse à nous demander si ces dernières ont bien été correctement et en totalité rapportées aux plus hautes autorités.
  
Tibétains  et  Chinois  vivent  en  voisins  depuis  les  temps  anciens.  Ce  serait  une  erreur  de  laisser  nos différends  sans  solution  affecter  une  amitié  immémoriale.  Des  efforts  particuliers  sont  faits  pour promouvoir de bons  rapports entre Tibétains et Chinois vivant à  l’étranger.  Je me  réjouis que ceci ait contribué  à  une meilleure  compréhension  et  à  une  amitié  partagée.  Les  Tibétains  du  Tibet  doivent nourrir de bonnes relations avec nos frères et sœurs chinois.
  
Ces dernières semaines, nous avons été témoins de  luttes remarquables, non violentes, pour  la  liberté et la démocratie dans divers pays d’Afrique du Nord et ailleurs. Je crois fermement à la non-violence et au pouvoir populaire  et  ces  événements ont de nouveau montré que  les  actions déterminées  et non violentes  peuvent  bel  et  bien mener  à  des  changements  positifs. Nous  devons  tous  espérer  que  ces changements encourageants mèneront à une  liberté, un bonheur et une prospérité authentiques pour les populations de ces pays.
  
L’une des aspirations que  je nourris depuis  l’enfance est  la réforme de  la structure politique et sociale du Tibet et, pendant les quelques années au cours desquelles j’ai détenu le pouvoir effectif au Tibet, j’ai réussi à réaliser quelques changements fondamentaux. Bien que je n’aie pu poursuivre cela au Tibet, j’ai fourni  tous  les  efforts  pour  continuer  depuis  notre  exil.  Aujourd’hui,  dans  le  cadre  de  la  Charte  des Tibétains  en  exil,  le  Premier  Ministre  (  Kalon  Tripa  ),  les  dirigeants  politiques  et  les  représentants populaires  sont  élus  directement par  le  peuple.  Nous  avons  pu  appliquer  la  démocratie  en  exil, observant les normes d’une société ouverte.
  
Dès  les  années  1960,  je  n’ai  cessé  de  répéter  que  les  Tibétains  avaient  besoin  d’un  dirigeant  élu librement par  le  peuple  et  auquel je pourrai  transmettre  le pouvoir. Nous  avons  à  présent  atteint  le moment de mettre  ceci en pratique. Pendant  la prochaine onzième  session de  la 14ème législature du Parlement  tibétain en exil qui débutera  le 14 mars,  je proposerai officiellement que  les amendements nécessaires soient apportés à la Charte des Tibétains en exil, illustrant ainsi ma volonté de transmettre mon pouvoir formel au dirigeant élu.
  
Comme  j’ai  clairement  annoncé  mon  intention,  des  demandes  très  claires,  répétées  et  constantes émanant  de  l’intérieur  et  en dehors du  Tibet,  m’ont  été  adressées  me  demandant  de  continuer  à exercer  le  pouvoir politique. Ma  volonté de  transmettre  l’autorité n’est  aucunement  un  désir  de  fuir mes  responsabilités.  Cela  doit  être  bénéfique  aux  Tibétains  à  long  terme.  Cela  ne  procède  pas  d’un découragement de ma part. Les Tibétains ont placé une telle foi et une telle confiance en moi que je suis déterminé à  jouer mon rôle pour  la juste cause du Tibet, comme n’importe  lequel d’entre eux.  Je suis sûr que  tous comprendront progressivement mon  intention,  la  soutiendront et  la  laisseront entrer en vigueur.
  
J’aimerais profiter de l’occasion pour rappeler la gentillesse des dirigeants de diverses nations éprises de la  justice, des parlementaires, des intellectuels et des groupes de soutien au Tibet qui ont prouvé  leur loyauté envers  le peuple  tibétain. Nous nous  rappellerons particulièrement  la gentillesse et  le soutien substantiel du peuple et du gouvernement indiens ainsi que ses états fédérés. Nous les remercions pour leur aide généreuse à la préservation et à la promotion de la religion et de la culture tibétaines et pour leur contribution au bien-être des Tibétains en exil. Je leur adresse à tous ma plus profonde gratitude.
  
Avec toutes mes prières pour le bien-être et le bonheur de tous les êtres.
Dharamsala, le 10 mars 2011

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